Introduction
L‘évaluation en accompagnement constitue un élément essentiel de la pratique d’accompagnement qu’elle soit individuelle et collective.
L’évaluation est présente partout dans le sens où tous les professionnels (accompagnants, direction, responsables d’entreprises, financeurs) et toutes les accompagnés évaluent tout un ensemble d’éléments : leurs activités et celles des autres, les résultats et ceux des autres, les comportements des autres, etc..
Les personnes qui ont été accompagnées ont un avis sur les pratiques des professionnels. Ils peuvent les juger dans leur capacités à trouver des solutions, dans leurs aptitudes à les comprendre, dans leurs comportements sympathiques ou à l’inverse froids et distants.
Les professionnels qui les accompagnent se méfient du premier regard sur la personne mais ont pourtant des à priori au premier contact. Ils jugeront ensuite la manière dont les personnes s’investissent, réalisent et réussissent ou non les activités proposées; dont elles changent leurs comportements et leurs attitudes, dont leur aspect physique change parfois au cours de l’accompagnement.
On le voit, dans une relation humaine, nous évaluons ses propres actions et les actions des autres. L’évaluation en tant que jugement de valeur est donc une pratique courante à mettre au service de l’autre.
Elle peut être également un piège pour le praticien qui sait parfaitement que ses propres valeurs constituent un obstacle à l’accompagnement dans le sens où la personne qui est accompagnée n’est pas dans les mêmes schémas de représentation, dans les mêmes schémas culturels, et de la sorte, le jugement de valeurs se rapprocherait de l’interprétation. L’interprétation qui a très juste titre est décriée dans les pratiques d’accompagnement trouve ses corollaires dans l’écoute active et le non-jugement.
Pour autant que le praticien maitrise sa technique d’écoute active, l’évaluation se situe également à d’autres niveaux et offrent d’autres avantages que celui d’éviter un jugement de valeur de la part du praticien lors des échanges avec la personne qu’il accompagne.
Mais dans ce travail, ce n’est pas de la technique de non jugement dont il question mais de la mise en place d’un système d’évaluation qui vient renforcer, faciliter, objectiver le travail collaboratif entre un et plusieurs acteurs qui travaillent ensemble pour obtenir un résultat.
Dans une pratique centrée sur l’objet « parcours », au cours d’un accompagnement au moins 3 entités rentrent en interaction faisant co exister plusieurs systèmes d’évaluation.
- Le praticien pourra porter un jugement sur les éléments de la pédagogie de l’accompagnement comme par exemple le comportement de la personne, l’avancée sur certains freins, la relation qui s’améliore…
- La structure « employeuse » pourra regarder les indicateurs spécifiques de résultat : le nombre de sorties positives, le nombre d’entrées, les taux de remplissage…
- L’accompagné pourra juger d’abord la durée de son accompagnement et l’effectivité de l’accès à sa solution…
Autant de regards différents sur un même objet qui peuvent venir « polluer » le travail collaboratif et les prises de décision. Autant de dimensions différentes de l’évaluation dans le cadre d’un parcours.
L’accompagnement, comme toute pratique professionnelle collaborative, nécessite que les regards convergent pour renforcer l’efficience collective.
Inscrite dans la pratique d’accompagnement, l’évaluation constitue :
- Un outil pédagogique, en permettant à l’accompagné d’évaluer ses résultats, ses
progrès, ses changements ; de maintenir ainsi son effort mais également d’orienter ses
démarches.
- Un outil d’objectivation par exemple sur les compétences réelles, les savoir être en
situation de travail mais également la capacité à les acquérir.
- Un outil collaboratif entre les acteurs de l’intervention. Un système d’évaluation partagé et reconnu permet aux différents acteurs de dialoguer autour des situations individuelles
rencontrées en accompagnement - Un outil de pilotage en mettant en place des indicateurs permettant, à tous les niveaux
de l’organisation, les questionnements et les prises de décision en situation.
L’obligation de résultat qui s’impose aujourd’hui aux systèmes d’accompagnement, renforce cette nécessité de mettre en place une démarche d’évaluation cohérente et partagée autour de l’activité. Cette démarche systémique est l’occasion de travailler à la recherche du meilleur résultat en qualité et en quantité.
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