Dans le secteur de l’insertion sociale et professionnelle, lorsque l’on observe les pratiques professionnelles d’accompagnement, on distingue très clairement deux types d’approches.
2 approches du travail
La première est basée sur le concept d’expertise. Le praticien est considéré comme un expert de son métier. Dans son intervention, l’introduction de savoirs professionnels légitime celui qui sait sur celui qui ignore. L’expert sur un secteur d’activité, sur une technique de recherche d’emploi, sur un diagnostic a alors toute légitimité d’orienter, de conseiller, de diriger. La recherche de l’objectivité tend à s’apparenter à une démarche scientifique.
L’autre approche se concentre sur les modifications des comportements des personnes sur (auprès) lesquelles le praticien intervient. Ici, on va plutôt mettre en place des processus dynamiques cherchant l’adhésion et la participation du public ciblé pour favoriser l’ancrage personnel du changement. On va proposer des techniques et des outils qui vont aider l’autre à faire ses choix, à s’orienter, à trouver son propre chemin.
Dissonance quand tu nous tiens
Dans le cadre de l’observation des pratiques, le recours à la méthode experte est plutôt répandue car elle rassure (surtout en début de relation). Elle rassure le public qui voit en l’expert la personne à la fois qui peut sauver, renforcer l’impression d’impuissance, de désengagement. Elle rassure les praticiens et les institutions car elle donne un sentiment de maitrise.
Dans les discours, c’est plutôt à l’approche éducative qu’il est fait référence. Comme une sorte d’Idéal que l’on voudrait mettre en place mais que les contraintes externes (organisation, résultat, nombre, etc…) nous empêcheraient à jamais d’atteindre.
Ainsi on peut voir utiliser telle ou telle Méthode ou outil (ADVP, MAPPI, OPTRA, etc..) selon l’une ou l’autre des approches. Toutefois, au delà de notre positionnement chez b2c Projet, cette situation qui ressemble à s’y méprendre à une dissonance cognitive (Festonner, Gosling) de la part des professionnels, pose un problème majeur de cohérence, de communication et de mesure des résultats. Elle peut s’avérer être un obstacle majeur dans la recherche individuelle et collective de l’amélioration de ses pratiques.
De la nécessité de se positionner
Seul ou en groupe, le praticien doit faire des choix en matière d’approche de son travail. La structure quant à elle a l’impérieuse obligation de donner la direction à prendre. Un de premier choix à faire consiste à se positionner clairement sur une des 2 approches et pourquoi pas, d’en faire le coeur de son projet d’entreprise.
Attention, les 2 démarches sont incompatibles. Affirmons deux choses en ce début d’année : peut importe les choix méthodologiques qui sont faits, il est toujours préférable d’être cohérent et de mettre en adéquation le discours et la pratique.
ps : merci à Sylvie Darré qui a inspiré cette chronique.
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